Ombre crépusculaire et agonisante,
Tu erres sans but en ces lieux dévastés.
Tu te voudrais belle et séduisante,
Loin de l’amertume, de l’obscurité.
Tes nuits lentement, s’allongent,
Sous le poids de ce mal qui te ronge.
Le teint livide, les yeux cernés,
Tu ne cesses pourtant de lutter.
Nul ne sait ce que recèle ton âme,
Nul ne connaît ce secret infâme.
Tous ont vu, aucun n’a regardé.
Tous ont entendu, aucun n’a écouté.
Les yeux tournés vers les étoiles,
A bout de force, tu viens de t’écrouler.
Ton regard s’embrume, se voile,
Ce soir, tu ne pouvais triompher.
Ce poignard, au creux de ta main,
Tu le chéris, il t’appartient.
Sa lame tranchante, étincelante,
T’envoûte et mystérieusement, te hante.
Tu ne peux résister à son emprise,
Il te possède, te domine, te maîtrise.
Profitant de ton anéantissement,
Il se veut froid, dur et blessant.
Une fois encore, ton sang s’écoule.
Quelques gouttes empourprées,
De ton bras blessé, souillent, roulent,
Et s'échouent sur ce sol où tu gis, désemparée…
Une cicatrice pour chaque défaite injustifiée,
Une cicatrice, la voix honteuse de ta culpabilité.
Une cicatrice, un déchirant appel au secours,
Une cicatrice, ton ultime recours.
14 décembre 2004