Venu de Marseille...
Fasciné par Michael Jackson aux temps de ses chansons utopiques (“Heal The World”, “Black & White”), Soprano décide très tôt de faire de la musique, puis du rap quand la culture frappe de plein fouet Marseille, jusque dans ses quartiers les plus reculés. Avec deux autres Comoriens et un Marocain, il forme alors son groupe, dans l’ombre d’IAM, les Psy 4 de la Rime.
Après deux albums, tous deux disques d’or en quelques mois, avec les Psy 4, Soprano est sollicité pour réaliser un album solo : "Dès le premier album, il y a eu des maisons de disques qui sont venues me proposer de faire un solo. Mais il fallait que j’aie plus d’expérience. Après le deuxième, il y en a encore plus qui sont venus. Entre temps on avait monté le label Street Skillz, qui m’a permis de me professionnaliser, de comprendre ce qu’était un contrat, des points, de me structurer. Ça m’a fait prendre de l’ampleur : on a monté une distribution, produit des mixtapes, si bien qu’au moment où les maisons de disques sont revenues, je savais de quoi je parlais. Et eux savaient que je savais de quoi je parlais. Les mecs de mon groupe m’ont dit « Fonce, maintenant, c’est le moment de le faire ! ». Ils m’ont appuyé. Ils ont décidé de décaler le troisième album de Psy 4 pour que je fasse le mien."
Soprano tient à travailler son rap comme de la musique, en hommage à tous ceux qui l’ont influencé, Brel ou Balavoine, autant que Nas ou Bob Marley, Muse ou Coldplay. L’album met l’accent sur les ambiances, avec des productions de Soprano, qui s’est mis à la composition, il y a déjà quelque temps, mais aussi de Mej, Skalp, Medellin, du Rat Luciano, de l’américain J.R., de Track Invaders et de Sya Styles, le DJ de la Psychatra ou le Rat Luciano, l’autre figure incontournable de la seconde génération des rappeurs marseillais.
Sur cet album solo, Soprano évoque l’euthanasie, la mélancolie, ses chaos personnels, l’envie de tout faire sauter, au sens propre…
Halla halla, une escapade pour bouger
Si l’ambiance générale est profonde, Soprano s’autorise quelques escapades : "Halla Halla, c’est un morceau rapide, fait pour les concerts. Un titre pour que les gens sautent partout, parce que j’aime beaucoup la scène, ça me permet de me lâcher. J’y raconte que les gens voient les jeunes des quartiers comme des individus pas civilisés, mais j’explique qu’on a juste besoin d’un micro pour s’évader. Le rap sert aussi à ça, les jeunes l’aiment, mais il n’est pas médiatisé, alors que Sinik, Diam’s, ou même Psy 4, on vend plus que la variété. Il va falloir admettre que les jeunes ont envie d’écouter du rap." Dans le clip de 'Halla Halla', Soprano enchaîne les rimes dans les entrailles du Stade vélodrome avant de se retrouver dans le bureau... de Pape Diouf qui joue son propre rôle et qui lui reprend les clefs du stade !
"Je suis quelqu’un de très engagé, de militant" explique Soprano. "Je ne représente pas tous les jeunes, parce qu’il y en a, c’est vrai, qui préfère brûler des voitures, mais on est nombreux à ne pas avoir envie de ça. On veut changer les choses, en montrant de bons exemples."
Plus d'information sur le site de Soprano : http://www.soprano-lesite.fr
http://www.lephoceen.fr/index.php?section=articles&rubrique=lire&cle_articles_articles=1059